Qu'en est-il de la sécurité des personnes et des biens ?
EAN13
9782379280276
Éditeur
Presses de l’Université Toulouse Capitole
Date de publication
Collection
Travaux de l’IFR
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Qu'en est-il de la sécurité des personnes et des biens ?

Presses de l’Université Toulouse Capitole

Travaux de l’IFR

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Qu'en est-il, en ce début de XXIe siècle, de la sécurité des personnes et des
biens ? Le constat est quasiment unanime, on observe, dans les différentes
branches du droit, un double mouvement. D'une part, une extension considérable
des domaines dans lesquels la sécurité des personnes et des biens est
désormais prise en compte. À la vérité, elle semble être devenue une
préoccupation inhérente à toute activité humaine. Chacun connaît, depuis
longtemps, la sécurité sociale, la sécurité routière, la sécurité aérienne, la
sécurité alimentaire, la sécurité médicale... À cette liste, déjà longue,
s'ajoutent chaque jour de nouvelles conquêtes : la sécurité des jouets pour
enfants, la sécurité des programmes informatiques, la sécurité des tunnels
routiers... En quelques années, les normes de sécurité ont investi le droit du
travail, le droit des contrats, et même le droit immobilier. En un mot, il n'y
a plus de place dans notre société pour l'insécurité - si ce n'est comme
source de responsabilité ou de sanction ! D'autre part, et dans le même temps,
on constate un glissement de la sphère publique vers la sphère privée.
Autrement dit, on assiste à une privatisation de la préoccupation de sécurité.
Dans le passé, la sécurité des personnes et des biens relevait de la fonction
étatique, au sens large. Elle concernait, au premier chef, les forces armées,
la police, les tribunaux répressifs. Aujourd'hui, la sécurité n'est plus
seulement l'affaire des pouvoirs publics, elle est devenue l'affaire de tous,
individus ou entreprises. L'État se désengage, ou plus exactement déplace la
charge d'une exigence de sécurité omniprésente, donc financièrement
insupportable. À première vue, cette montée en puissance de la sécurité des
personnes et des biens, à travers une réglementation de plus en plus
contraignante, n'apparaît pas sans danger. Elle pourrait bien affecter, dans
nos sociétés développées, deux valeurs aussi fondamentales que la liberté
individuelle et le progrès technique. Mais il est vrai qu'il est également
possible d'inverser le propos. On peut considérer, sans faire étalage d'un
optimisme démesuré, que la sécurité est une condition nécessaire au plein
épanouissement de la liberté et du progrès. Un monde plus sûr, cela peut être
aussi un monde plus humain.
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