- EAN13
- 9782348057045
- Éditeur
- La Découverte
- Date de publication
- 27/02/2020
- Collection
- Poche / Sciences humaines et sociales
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La nouvelle raison du monde
Essai sur la société néolibérale
Pierre Dardot, Christian Laval
La Découverte
Poche / Sciences humaines et sociales
La Nouvelle Raison du Monde est tout à la fois un livre théorique, une analyse
économique et un récit historique. C'est ce qui fait son intérêt et c'est
aussi ce qui le rend accessible. Ses auteurs s'efforcent de replacer le
néolibéralisme dans son contexte et d'en retracer l'histoire à partir des
années 1930 et du fameux colloque Walter Lippmann, de 1938, véritable acte
fondateur de la nouvelle théorie. Le grand mérite de Dardot et Laval est
d'abord de restituer leur rigueur aux mots. Non, "néolibéralisme" et
"ultralibéralisme" ne sont pas interchangeables. L'un n'est pas la nouvelle
mouture de l'autre. La différence n'est pas seulement sémantique. Et son
intérêt ne relève pas seulement d'une casuistique réservée aux spécialistes.
Elle a des conséquences politiques importantes. Le néolibéralisme, qui
imprègne toute la construction européenne, est bien plus une doctrine
politique. Il n'est pas un héritage lointain de la physiocratie chère à
Quesnay ou au "laissez faire la nature" préconisé dès le début du XVIIIe
siècle par Boisguilbert dans sa fameuse Dissertation. Il n'est pas non plus
assimilable au monétarisme de Milton Friedman ni au libéralisme des tristement
célèbres "Chicago Boys" qui s'étaient mis au service du dictateur Pinochet. La
nouvelle théorie se construit au contraire dans la critique du naturalisme
libéral. Tout l'ouvrage dont il est question ici s'emploie à dissiper cette
équivoque. De la confusion des concepts et des mots, Dardot et Laval
soulignent les conséquences. [...] Dardot et Laval analysent aussi l'influence
du néolibéralisme dans les modes de gestion politiques. C'est l'avènement de
la fameuse notion de "gouvernance". Peu à peu, les méthodes de "management" du
privé envahissent la sphère publique. [...] Dardot et Laval nous montrent avec
beaucoup d'efficacité en quoi le néolibéralisme, "nouvelle raison du monde",
ne s'arrête pas à l'économie, mais subordonne intégralement notre vision de la
politique.
économique et un récit historique. C'est ce qui fait son intérêt et c'est
aussi ce qui le rend accessible. Ses auteurs s'efforcent de replacer le
néolibéralisme dans son contexte et d'en retracer l'histoire à partir des
années 1930 et du fameux colloque Walter Lippmann, de 1938, véritable acte
fondateur de la nouvelle théorie. Le grand mérite de Dardot et Laval est
d'abord de restituer leur rigueur aux mots. Non, "néolibéralisme" et
"ultralibéralisme" ne sont pas interchangeables. L'un n'est pas la nouvelle
mouture de l'autre. La différence n'est pas seulement sémantique. Et son
intérêt ne relève pas seulement d'une casuistique réservée aux spécialistes.
Elle a des conséquences politiques importantes. Le néolibéralisme, qui
imprègne toute la construction européenne, est bien plus une doctrine
politique. Il n'est pas un héritage lointain de la physiocratie chère à
Quesnay ou au "laissez faire la nature" préconisé dès le début du XVIIIe
siècle par Boisguilbert dans sa fameuse Dissertation. Il n'est pas non plus
assimilable au monétarisme de Milton Friedman ni au libéralisme des tristement
célèbres "Chicago Boys" qui s'étaient mis au service du dictateur Pinochet. La
nouvelle théorie se construit au contraire dans la critique du naturalisme
libéral. Tout l'ouvrage dont il est question ici s'emploie à dissiper cette
équivoque. De la confusion des concepts et des mots, Dardot et Laval
soulignent les conséquences. [...] Dardot et Laval analysent aussi l'influence
du néolibéralisme dans les modes de gestion politiques. C'est l'avènement de
la fameuse notion de "gouvernance". Peu à peu, les méthodes de "management" du
privé envahissent la sphère publique. [...] Dardot et Laval nous montrent avec
beaucoup d'efficacité en quoi le néolibéralisme, "nouvelle raison du monde",
ne s'arrête pas à l'économie, mais subordonne intégralement notre vision de la
politique.
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