La correction

Guillaume Lafond

Intervalles

  • Conseillé par
    25 septembre 2021

    Pas très évident de comprendre le prologue qui concerne cette fameuse organisation, tout s'éclairera par la suite, notamment dans l’épilogue. Le roman choral qui débute ensuite donne voix à chaque personnage consécutivement. Construit en bonne tragédie, il garde l'unité de temps et de lieu, pour raconter un même moment sous cinq angles différents, chaque intervenant ayant sa propre raison d'être présent. J'aime beaucoup cette construction, qui, à chaque chapitre apporte une précision, un détail que les autres personnages ne voient pas pour que nous, lecteurs puissions avoir une vision d'ensemble la plus large possible.

    J'aime également les différents niveaux d'écriture pour coller davantage aux personnages, aux situations. Parfois soutenu, notamment lorsqu'il s'agit de l'organisation et de ses plans, d'autre fois plus familier, direct voire cru pour tel ou tel intervenant. On peut être soit lecteur-voyeur, donc une langue descriptive, classique soit dans la tête du protagoniste, donc une langue moins châtiée, plus orale. Il y a un grand écart dans ce roman qui est intéressant et qui sert le texte et l'histoire. Histoire qui ménage ses effets et un suspense quasi policier.

    Très bon premier roman qui parle également de la déroute de notre société, de sa fuite en avant vers un mur. Et l'on s'interroge sur les moyens d'éviter la catastrophe qui nous guette si l'on continue à avancer à ce rythme collectivement bien sûr mais aussi individuellement. Le genre de roman qui trotte encore en tête, longtemps après l'avoir fini et reposé.