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18 août 2011

Drôle et émouvant

C'est une histoire bizarre, écrite par Mark Haddon, qui commence de manière bizarre. Christopher Boone, un jeune britannique de 15 ans, découvre dans le jardin de Madame Shears, sa voisine, un chien, mort, tué par une fourche. Débute alors l'enquête du jeune homme sans que livre ne devienne un polar pour autant. Car Christopher est autiste.
Une maladie qui :
1. Le fait écrire son livre en donnant pour numéro de chapitres, des nombres premiers. 233 chapitres composent dans cet ouvrage. Calculez le nombre de chapitres écrit en chiffres seconds.
L'invite à compter les voitures jaunes et rouges dans la rue à travers les vitres du bus. 5 voitures rouges et c'est une superbe journée, cinq voitures jaunes, c'est la catastrophe et la bibliothèque devient son seul refuge.
2. L'entraîne à devenir un génie des mathématiques en passant son A Levels, l'équivalent britannique du baccalauréat et à résoudre des énigmes mathématiques. Ainsi, le lecteur apprend : le problème de Monty Hall, et celui des soldats de Conway, ainsi qu'une démonstration sur le triangle rectangle.
3. L'amène à s'étonner du panneau « Interdit de marcher sur la pelouse » pour lui préférer le panneau « Interdit de marcher sur la pelouse autour de cet écriteau », voire « Interdit de marcher sur la pelouse dans ce parc ».
4. L'incite à la fugue pour retrouver sa mère, qu'il croyait morte, et qui a quitté son foyer pour reconstruire sa vie.
5. L'indispose quand il prend les transports publics, supposer que l'apparition de la vie sur terre suppose trois conditions : la reproduction, la mutation, l'héritabilité, adorer le Chien des Baskerville, Conrad, James Gleick, trouver que la constellation d'Orion peut aussi ressembler à un dinosaure, détester la France (nul n'est parfait), crier quand on le touche, élever les chiffres au carré ou au cube pour passer le temps, pour ne pas manger quand les aliments se touchent, ne pas aimer, voir le monde avec des yeux innocents, malicieux, intelligents, pertinents, insouciants des yeux d'enfants.

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22 septembre 2010

Le titre est un mensonge

Je vais tenter de résumer ce livre en une seule phrase car je n'aime pas dire du mal des choses pendant longtemps. C'est bien une imposture mais elle est imprimé sur du papier ordinaire. Ordinaire, un mot qui résume bien l'ouvrage. Zut, j'ai fait trois phrases. Le positivisme ce n'est pas de la tarte

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22 septembre 2010

Tentant

Avec la même couverture bleue foncée que son précédent livre, Jean-Louis Fournier repart sur les chemins de sa vie. Il y raconte comment l'amour a failli le transformer en paysan, lui le poète, le littéraire. Cela a, je crois, inspiré l'auteur pour trouver le titre.

Chapitres courts, écriture nerveuse, Fournier écrit comme on décachète une enveloppe parfumée, avec la vivacité de l'aigle et l'inspiration de l'albatros, la langueur du panda et le charme d'un félin. En tout cas, c'est de cette manière que j'ouvre les enveloppes, trop rares certes, sur lesquelles mon nom est écrit en lettres manuscrites, et où on ne m'appelle pas Madame comme le catalogue La Redoute s'obstine à le faire depuis maintenant près de quinze ans, depuis ma commande, pour un cadeau à ma mère. Enfin, je disais donc que c'était avec la décontraction de l'hippopotame, la foi de l'oie pas encore gavée, la tenue d'un Percheron, la ruse d'un chat et la fidélité d'un chien que j'ouvrais les lettres. Ce qui n'a donc plus rien à avoir avec le sujet supposé. Donc, Jean-Louis écrit. Difficile pour ce livre de passer après, Où on va Papa ?, qui est peut-être le livre de ces derniers 500 jours en France. Ceux qui répondent Beigbeider sont condamnés à être privés de cocaïne pendant un temps indéterminé, et passeront le bonjour à Jean-Luc lors de leur cure. Ceux qui répondent Houellebecq devront désormais articuler quand ils parlent. Et les admirateurs secrets de Sollers ont le droit à toutes mes condoléances

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22 septembre 2010

Qui pour surveiller les surveillants ?

Avec Frankie Blue, Lames de fond, ou encore Les secrets amoureux d'un Dom Juan, Tim Lott m'avait habitué à des livres tonitruants. On rentrait dans l'histoire comme une lame dans une motte de beurre Président.

Avec l'affaire Seymour, Lott change de registre. Cela doit lui faire du bien. Les 100 premières pages sont plutôt lentes. Lott est engagé par Samantha Seymour pour rédiger un livre sur son mari qui vient de mourir dans d'atroces circonstances. Avant de mourir, le mari de Samantha avait décidé de filmer à leur insu les membres de sa petite famille, poussée en cela par une américaine un peu barrée et manipulatrice. En toile de fond, l'histoire évoque le goût des britanniques pour la vidéo-surveillance, les partisans de cette technique diront vidéo-protection. Mais les apparences peuvent être trompeuses et les vidéos ne mentent pas. En tout cas, pas sans intervention humaine. Le rythme du bouquin va crescendo jusqu'à la fin. Malheureusement il ne nous dit rien qui permette de trancher sur la nécessité de la vidéo dans le football moderne. Carton jaune à Tim Lott, condamné à relire le titre du même nom de Nick Hornby.

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22 septembre 2010

Par l'auteur de la Reine des lectrices

Les époux Ransome constituent l'archétype des anglais dans ce que l'on imagine l'intérieur anti-Ikéa par excellence. Un soir, leur appartement est cambriolé. Tout est volé ou presque. Ne reste que quelques vestiges de mauvais goût de l'ancien temps. Avec l'écriture alerte qu'on lui connaît, voir la Reine des lectrices, Alan Bennett parvient à rendre le banal original, et passionnant ce flegmatique couple britannique.