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Conseillé par Ricochet-Jeunes18 octobre 2021
1890, en Bessarabie, l’actuelle Moldavie. Idiss partage la maison de ses beaux-parents avec ses deux jeunes fils. Elle est sans nouvelles de Schulim, son mari engagé dans l’armée russe.
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Conseillé par Matatoune V.21 juin 2021
Vraiment à mettre dans toutes les mains !
IDISS est le prénom de la grand-mère de Robert. Par cette BD, Franck a repris le roman de Robert et s’est associé à Fred Bernard pour faire revivre cet hommage dans ce roman graphique si éclatant pour une femme chère à son cœur mais au destin particulier.
Bessarabie est une province actuellement située au bord de la Mer Noire entre la Roumanie et la Moldavie, qui à l’époque de la naissance d’IDISS est sous domination russe depuis le début du 19è siècle. Bénéficiant d’un statut particulier, la communauté juive y vit à l’abri des persécutions russes de l’époque. Seulement, vers 1840, la situation se dégrade et de nouveau la population subit le rejet et l’injustice.
Au cœur d’un SHTETEL (bourgade juive d’Europe Centrale), IDISS, jeune et belle, s’occupe de ses deux enfants et des parents de son mari, parti à la guerre défendre le tzar, et pour vivre vend ses broderies. Autant dire que la misère est criante et pourtant les couleurs douces et vives sont présentes pour rendre compte de la confiance que tous ont en leur pays et communauté.
(Voir photos et vidéo sur le blog)
Lire la suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/06/21/idiss/ -
Conseillé par Yv6 avril 2021
Tirée du livre de Robert Badinter du même titre paru chez Fayard, la bande dessinée raconte l'histoire d'Idiss la grand-mère de l'auteur. C'est bien sûr, à travers l’histoire de cette femme et de sa famille, toute celle des juifs qui ont émigré en France dans l'espoir d'échapper aux pogroms en Russie et à la misère, croyant aux valeurs de la République inscrites en gros aux frontons des mairies. Mais s'il est moins violent en France, l'antisémitisme y est bien présent et il s'installera durablement jusqu'à la seconde guerre et le régime de Vichy.
Richard Malka a scénarisé l'album qui n'est évidemment pas une suite de gags mais n'est pas pour autant lourd. Certes, certains passages sont durs parce qu'ils narrent la véritable histoire des juifs harcelés, poursuivis, massacrés. Mais il montre aussi le travail et la réussite, le besoin de montrer et rendre au pays qui accueille, la famille de Robert Badinter ayant eu de la chance et des opportunités qu'elle a su saisir, davantage que d'autres familles issues de la même communauté.
Fred Bernard dessine et colorise et le tout donne un aspect moins dur à l'histoire. Là où il aurait pu faire trash, il fait dans la couleur et le trait doux, presqu'enfantin ce qui, à mon sens, est une excellente idée, car l'album s'adresse de fait à des plus jeunes et non pas simplement à des adultes. Il est un très bon vecteur pour parler de l'histoire, de l’antisémitisme, du racisme en général et remettre de nouveau une couche sur le respect des valeurs essentielles à la vie en commun, celles qui nous rapprochent, pas celles qui nous divisent.
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Conseillé par Eric R. (Libraire)29 mars 2021
Plein d'amour
C’est une histoire difficile, qui rejoint le destin de milliers de juifs persécutés au début du XX ème siècle dans l’Europe de l’Est avant d’être pourchassés puis exterminés par le régime nazi, mais « Idiss » reste pourtant une Bd lumineuse, empreinte d’humanité et d’optimisme. « Les couleurs du passé revêtent l’éclat des beaux jours » écrit Robert Badinter sur le bandeau de l’album. Ainsi peut on résumer cette adaptation du récit de l’ancien garde des Sceaux consacré à sa grand-mère qui avait obtenu lors de sa parution un grand succès de librairie (plus de 200 000 exemplaires).
Le contraste est saisissant entre les pages magnifiquement colorées, empreintes de tendresse et de luminosité et l’histoire d’Idiss, qui personnifie par sa vie l’une des plus grandes tragédies du siècle dernier. Idiss est juive, née dans la Bessarabie tsariste, dans ce qu’on appelle le Yiddishland, un monde aujourd’hui disparu. Elle survit chez ses beaux-parents, avec ses deux garçons et bientôt sa fille Chifra, mariée à Schulim, un homme bon qui revient de la guerre mais est possédé par le démon du jeu. Les pogroms se multiplient, la misère est omniprésente, l’antisémitisme est partout. En 1912, La France, son mari et ses enfants déjà émigrés, l’accueillent comme des milliers d’autres réfugiés d’Europe centrale. Idiss, émerveillée par la République, la prospérité va y trouver la paix, la joie de vivre et une vie familiale épanouie. C’est le temps du bonheur, partagé lors de pique-niques, avant d’être rattrapée par l’arrivée au pouvoir en Allemagne d’un modeste peintre du dimanche.
Le monde s’assombrit mais Fred Bernard ne plonge pas sa palette de couleurs dans le noir pour autant. Idriss, même dans les difficultés les plus rudes, reste lumineuse et sa personne éclaire encore les pages les plus tristes.. Le scénario limpide de Richard Malka met au premier plan l amour d’un petit-fils à sa grand-mère en respectant le texte d’origine. Idiss incarne l’une des plus grandes tragédies de l’Histoire mais l’amour qu’elle prodigue aux siens, l’amour qu’elle voue à ce pays qui l’a accueilli atténue la violence de l’Histoire. Aimer, protéger, entourer, inciter, « il n’y a jamais d’excuse à ne pas exceller », sont des valeurs qui explosent au fil des planches et semblent finalement supérieures aux forces de l’obscurité et de la haine. Idiss est vainqueur et emmène avec elle toute sa famille, même meurtrie, même disséminée.
« Quand tu auras mon âge » déclare Idiss à la fin de sa vie à sa belle fille Marguerite, « tu sauras que les vieillards ne vivent que par l’amour de leurs petits-enfants… Les voir, les toucher, c’était ma source de vie ». Le témoignage tendre et respectueux de son petit-fils Robert démontre qu’elle aussi était une source de vie pour les êtres qui avaient la chance de l’entourer.
Eric